L'hypnose et le tabac : interview de Delphine Bourdet





Interview de Delphine Bourdet, Sophrologue et Hypnothérapeute à Paris 15ème.
Bonjour Delphine et merci d'avoir accepté de répondre à mes questions !


  • Peut tu nous dire comment en es-tu venue à l'hypnose dans ta pratique et quel a été ton parcours :


Depuis toute petite, j’avais la phobie des oiseaux. C’était très ennuyant car dès que je voyais un simple pigeon, je pouvais me mettre à pleurer et/ou hurler et les déjeuners en terrasse étaient folkloriques en ma compagnie ! J’ai mis 4 ans entre le moment où on m’a donné la carte d’une bonne hypnothérapeute et le moment où je l’ai contactée. J’avais peur de l’hypnose. En 1 séance, j’ai compris pourtant d’où venait ma phobie, revu des images de mon passé et vaincu ma phobie. Une séance supplémentaire m’a permis de consolider ma capacité à observer les oiseaux avec indifférence. La sophrologie et l’hypnose m’ont fait tellement de bien que j’ai changé de voie (je suis journaliste de formation) et choisi de me former à ces méthodes (diplôme de praticien en sophrologie et d’hypnose ericksonienne).



A toutes les personnes qui ont un blocage, une addiction, un objectif ou encore un mal être non résolu. En parlant à l’inconscient avec des images, des métaphores, l’hypnose va agir de façon puissante.


  • Comment se déroule une séance ?


La séance commence par un temps d’échange en face à face pour comprendre l’objectif de la personne, son histoire, ses motivations à changer. Puis la personne s’allonge et écoute ma voix pendant environ 40min. Je parle doucement, je propose une détente globale en détaillant les parties du corps à relâcher… quand la personne est en transe hypnotique, je commence à évoquer des métaphores, des histoires qui vont lui permettre de se libérer. A tout moment, la personne peut ouvrir les yeux, se souvenir de l’intégralité de la séance ou lâcher prise. Parfois, les gens me disent : « je vous écoutais tout le temps, je n’étais pas en transe ». Pourtant, j’observe leurs paupières cligner, leur tête partir en arrière, leur façon de déglutir… et ils sont bien en transe ! C’est juste que les images d’hypnose que vous voyez à la tv ne correspondent pas à ma pratique. Aujourd’hui, une mise en transe légère (semblable à l’état que vous ressentez quand vous lisez un livre, que vous conduisez, que vous regardez le paysage à bord d’un train) suffit pour changer.


  • Que peuvent espérer les fumeurs et vapoteurs d'une thérapie par hypnose ?


Un véritable déclic. Arrêter de fumer n’est pas un problème de motivation, c’est un problème de perception. Les fumeurs trouvent du plaisir à fumer/vapoter. Le plaisir dépasse la raison. Je vous fais prendre conscience avec l’hypnose que vous pouvez avoir plus de plaisir à être non-fumeur qu’à rester addict. Vous avez le choix… c’est un peu comme si vous conduisez une voiture toujours avec la vitesse 1. Jusqu’à présent on vous disait de passer la deuxième mais vous ne saviez pas comment faire. En état d’hypnose, je vous montre toutes les vitesses que vous pouvez passer pour avancer sur le chemin de la liberté. Après vous avez le choix de rester tout le temps en première. Je vous propose quelque chose de plus séduisant que l’addiction de fumer/vapoter. On ne va pas se priver d’un plaisir on va trouver un plaisir meilleur pour soi. C’est très tentant alors de se sentir libre…
C’est un peu provoc de leur dire comme tel mais c’est vrai : il n’y a aucun mérite a arrêter de fumer car grâce à l’hypnose le plaisir d’arrêter est plus fort que le plaisir de s’intoxiquer.


  • Quels sont les résultats sur le long terme ?


Les fumeurs peuvent oublier totalement de leur vie le tabac mais s’ils y pensent encore ce n’est pas un problème car le cerveau sait alors se concentrer sur quelque chose de meilleur. Il s’agit de pratiquer l’art du détachement avec assiduité. Se souvenir que le tabac est une drogue. Seules les personnes qui restent toute leur vie vigilantes restent libres et désintoxiquées. Il faut garder une vigilance permanente.


  • Et pour ceux qui sont passé à la e-cig sans nicotine, l'hypnose pourrait donc aider à se 'débarrasser' de la gestuelle ?


Oui évidemment. La gestuelle est très importante. C’est le cerveau qui commande. Ça vous est déjà arrivé de vous laver les dents et 3 min après de vous demander si vous l’avez fait ? Vous agissez de manière automatique. Il s’agit avec l’hypnose de déprogrammer le geste. Supprimer le geste, c’est parfois comme perdre un membre du corps pour les fumeurs. L’image inscrite dans le cerveau est alors une image bricolée qui ne correspond pas à l’image anatomique du corps. A force d’être tenue entre les doigts, la cigarette est comme une prothèse greffée à notre corps. Il s’agit de reprendre contact avec la perception réelle du corps. La main vide, sans cigarette doit être perçue comme normale et non l’inverse.


  • Combien de séance faut-il ?


Personnellement, j’ai du prendre 60 heures de conduite pour arriver à conduire correctement. D’autres y arrivent en 25 heures de leçons… Ca dépend des personnes et ce n’est pas une question d’être doué ou nul. Ca dépend de votre parcours, du moment de votre vie… Entre 1 et 5 séances sont nécessaires. Si vous faites une séance, il faut parfois insister plus avant de dire « l’hypnose ça ne marche pas. C’est comme si vous deviez apprendre à faire du vélo et qu’au bout d’une heure vous disiez « le vélo ne marche pas ». Si ça ne marche pas en 1 heure, il faut essayer encore, ce n’est pas l’hypnose qui ne marche pas c’est que vous avez besoin de plus de temps pour intégrer le changement et les bienfaits d’une vie sans drogue. Par contre si après 5 séances vous restez fumeurs, rien ne sert de continuer car l’hypnose est puissante et si ça ne « prend pas », c’est que vous avez pour l’instant, des bénéfices plus grands à rester fumeurs et qu’il faudrait renouveler l’expérience à un autre moment de votre vie.

Sophrologue et hypnothérapeute à Paris 15
Pour plus de renseignements vous pouvez visiter le site de Delphine Bourdet: lotusinparis.com


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